Château-Trompette
Le premier Château-Trompette
Construit en 1453, le premier Château-Trompette est une construction souhaitée par Charles VII après l’expulsion du territoire français des Anglais. Ce premier château ne résiste pas aux troubles de la Fronde de 1648 et est rasé en 1649. En 1653, à la demande de Mazarin, Pierre de Conty d’Argencourt est chargé de sa reconstruction en se basant sur les plans du château de Charles VII. Au décès de d’Argencourt en 1655, André de Serre prend la direction des travaux et reprend les plans de son prédecesseur. L’architecture du château est alors composée de tours semi-circulaires, de fausse-braies et de courtines non remparées. L’ensemble est complété par de casernes. En 1659, Louis XIV décidé de le reconstruire et d’en faire une citadelle bastionnée avec glacis, ces derniers forment une sorte d’esplanade face à la ville.
Le second château
La construction du second château Trompette débute en 1664 et s’achève onze ans plus tard. Le chevalier de Clerville est chargé par Colbert de cette reconstruction. Son projet consiste à doubler la forteresse en direction du nord, à compléter l’ensemble pour en faire une citadelle rectangulaire à six bastions et deux demi-lunes. L’ingénieur et architecte Nicolas Payen supervise le chantier sur place pour le chevalier de Clerville, avec l’aide de Nicolas Desjardins, architecte et ingénieur, qui assure le programme iconographique des murailles extérieures. Les malfaçons de ces bastions casematés mal fondés entraînent des effondrements conséquents en cours de chantier côté fleuve. En 1680, Vauban attire l’attention sur les faiblesses de l’ouvrage pour la défense du fleuve et du port de Bordeaux. Il estime qu’une nouvelle modernisation est nécessaire mais il abandonne le projet pour se consacrer au chantier du triptyque de forteresses de Blaye, fort Paté et fort Médoc (voir fiches correspondantes) en aval. Tout au plus y a-t-il procédé à quelques rectifications mineures.
Le plan relief de 1705, réalisé au 1/200e, restauré abusivement en 1911, et conservé au Musée des Plans-Reliefs à Paris montre une forteresse rectangulaire à six bastions, et trois demi-lunes. Les bastions d’angle englobent une tour qui sert de cavalier d’artillerie. à l’intérieur, la forteresse est dotée d’un hôtel du gouverneur, de casernes, de corps de garde et d’une chapelle. La principale caractéristique est la décoration de ses murailles extérieures : des plaques avec des hauts reliefs, scandées par des chaînages décoratifs.
État actuel
Il ne subsiste rien du château Trompette. Déclassé en 1785 par Calonne, ministre de Louis XVI, la démolition commence dès l’année suivante malgré l’opposition du Parlement et de la population bordelaise. La Révolution arrête ces démolitions pendant quelques années, mais elles reprennent en 1797, sous le Directoire. En 1808, Napoléon Ier cède les terrains et les matériaux à la ville de Bordeaux, cession renouvelée par Louis XVIII. Quelques vestiges de fondations ont été retrouvés durant des travaux de voirie.
Château-Trompette
Château-Trompette
44° 50' 43.2474" N, -0° 34' 26.2602" E
- LE BLANC (F Y), FAUCHERRE (N.), La route des fortifications en Atlantique. Paris, 2007.
- MARCH (A.), « Le Château-Trompette de Bordeaux et son décor architectural » in Bulletin monumental, 1996, n°154, p.317-327.
- MEALLET (A.), Promenades dans le Bordeaux du XVIIIe siècle, Bordeaux, 1979.
- REAU (L.), Les monuments détruits de l’art français, histoire du vandalisme, vol. 1, Paris, 1959, p. 157.
- WARMOES (I.), Le musée des plans-reliefs, Paris, 1997, p.57.