Gestion écologique des milieux naturels périurbains par convention de pâturage

Ville de Besançon - Depuis 2007

Présentation

La Ville de Besançon a souhaité inverser la tendance de fermeture des paysages naturels périurbains et en augmenter la diversité écologique. Depuis 2007, elle met environ 20 ha à disposition d’un berger. Celui-ci est présent avec ses chèvres de fin avril à fin octobre sur les collines aux portes de la ville et contribue ainsi à l’entretien du paysage environnant les fortifications de Vauban et intégrant également d’autres forts.

De plus, ce partenariat participe également de la politique de sensibilisation à l’environnement et favorise le sentiment d’appartenance des habitants à ce paysage naturel sensible en zone périurbaine.

La mise en valeur des collines sur le territoire de la ville de Besançon a été décidée dans le cadre d’un programme pluriannuel visant principalement à pérenniser et développer la biodiversité de ces espaces autrefois cultivés en favorisant le maintien et la restauration des espaces ouverts et le développement d’une mosaïque de milieux variés. Ce programme poursuit également l’objectif d’une diversité de paysages aux portes de la ville et a par ailleurs pour vocation d’encourager les habitants à devenir acteurs dans le maintien de ces espaces naturels de proximité.

A ce titre, la Ville a décidé de mettre en place un programme de pâturage de chèvres en partenariat avec un éleveur local, Monsieur Moustache. Une convention a été signée avec lui, l’autorisant à faire pâturer son troupeau de chèvres sur les terrains communaux identifiés selon un cahier des charges élaboré avec la participation du Conservatoire régional des espaces naturels de Franche-Comté et dans le respect des prescriptions régulières de la Direction des Espaces Verts. Elle prévoit également la possibilité de verser des indemnités à M. Moustache pour des prestations de pâturage libre et surveillé des animaux accompagné d’un débroussaillage manuel par le berger ou pour des actions à caractère pédagogique sur commande expresse de la Ville.

La convention précise par ailleurs la charge moyenne par hectare et engage le berger à tenir un carnet de pâturage.

La Ville accompagne l’activité de M. Moustache par la mise à disposition d’abris et d’enclos pour accueillir les animaux en période d’estive. Des clôtures fixes et mobiles ont été installées. Afin de permettre un hivernage du troupeau dans un lieu adapté, la Ville de Besançon a mis à disposition du berger les étables d’une ancienne ferme, point de départ de la transhumance au début du printemps qui est devenue un événement annuel très attendu par les habitants (1000 participants chaque année pour accompagner le troupeau aux collines bisontines).

Les conditions à réunir pour une activité de pâturage sont :

  • Un point d’eau
  • Un abri pour la nuit et par temps humide dans un espace clôturé
  • La présence du berger en journée
Plan de financement

La Ville de Besançon verse la somme de 5 000€ par an en contrepartie de l’entretien des espaces. Le berger est chargé de la gestion de son troupeau, la santé de ses bêtes.

Évaluation

Points positifs

Le processus de fermeture des espaces périurbains est inversé et la diversité floristique a augmenté.

L’entretien des milieux de cette façon est peu coûteux.

Cette forme de partenariat est par ailleurs un véritable levier de sensibilisation à l’environnement et de mobilisation citoyenne. Des initiatives associatives ont en effet été prises sur ces mêmes espaces depuis plusieurs années (restauration murs en pierres sèches, vergers familiaux…). Elles démontrent que ceux-ci sont progressivement réappropriés par les habitants.

Ce partenariat est également bénéfique pour l’image de la collectivité, soucieuse d’un entretien écologique de l’environnement naturel de ses administrés.

La « cohabitation » avec les randonneurs qui traversent les secteurs pâturés se passe très bien.

Points négatifs

C’est un partenariat précaire pour la collectivité (dépendance d’un seul berger) comme pour le berger (qui n’a pas développé son activité dans une logique économique).

Le pâturage en milieu naturel pauvre génère une production moindre de lait.

Ce projet demande un accompagnement intensif par la direction des espaces verts (animation de la démarche participative et pédagogique, suivi et accompagnement de l’activité du berger).