Nîmes

Nîmes de l’Antiquité à la première moitié du XVIIe siècle

Ville d’origine celte, Nîmes devient une cité de droit romain au Ier siècle avant notre ère et se dote d’une première enceinte dès cette époque. Longue de sept kilomètres, elle entourait 220 hectares. Après une longue période de régression aux XIIe et XIIIe siècle au cours de laquelle Nîmes est réduite à une simple bourgade, la croissance de la ville reprend et une seconde enceinte est édifiée. Ces remparts médiévaux sont réparés plusieurs fois et assiégés en 1620 par Louis XIII durant la Révolte du Rohan (1620-1629). En 1621, de Rohan, général en chef des troupes religionnaires du Languedoc, entoure les murailles médiévales d’une enceinte bastionnée provisoire, démolie en 1630.

L’application du projet de Ferry

Restée ville d’obédience protestante et frondeuse, Louis XIV décide d’y implanter une citadelle suite à la révocation de l’Edit de Nantes. L’ingénieur François Ferry est chargé d’en dessiner les plans. En 1687, il remet son projet au roi. Ce projet prévoit la construction d’une citadelle carrée à quatre bastions d’angle, un front réservé à l’artillerie percé de 33 embrasures à canons et tourné sur la ville. Les trois autres fronts sont tournés vers l’extérieur et destinés à la mousqueterie. La citadelle est entourée de fossés secs taillés dans le roc, d’un large chemin couvert et de quatre places d’armes sortantes dont deux sont reliées par des ponts-levis aux portes de la citadelle. Deux corps de garde extérieurs surveillent l’accès aux portes. L’entrée est surmontée d’un autre corps de garde. à l’intérieur, une grande caserne allongée coupe en deux le corps de place. La partie nord de la citadelle abrite une caserne plus petite, les logis de l’état major, la prison et l’église (détruite). à l’est et à l’ouest, deux pavillons abritent les appartements respectifs du commandant et du major. Le chantier a duré un an et a nécessité un aplanissement du plateau du faubourg des Prêcheurs, non seulement pour la citadelle, mais aussi pour ouvrir le champ aux canons et dégager une esplanade vers la ville. Une partie de l’enceinte médiévale doit d’ailleurs être démolie dans ce but car la citadelle se situe hors de son périmètre. Après la livraison de la citadelle aux militaires, de nouveaux remparts sont reconstruits pour connecter les glacis de la citadelle aux parties de l’enceinte qui ont été modernisées.

Les fortifications du XVIIIe au XXe siècle

Dès 1774, des pourparlers sont entamés pour déconstruire l’enceinte de Nîmes. Ce n’est qu’en 1787 que le projet est finalement approuvé et lancé. Les démolitions des remparts ne se poursuivent sur plusieurs années. La citadelle ne remplit aucun rôle militaire et a occasionnellement servi de prison au XVIIIe siècle. Sous la Révolution, elle est officiellement choisie pour cette utilité et restera une prison centrale pendant deux siècles.

État actuel

La citadelle a été conservée et abrite une université. En 1991, à la fermeture de la Maison Centrale, la ville de Nîmes rachète l’ensemble des bâtiments pour créer une université de Lettres. Le 11 octobre 1995, le nouveau centre universitaire est inauguré. Si la majorité des constructions intérieures a été conservée, la prison centrale a subi plusieurs transformations et ajouts de bâtiments qui altèrent la visibilité des structures anciennes. L’université a réalisé des transformations semblables par l’édification de bâtiments contemporains en verre et acier, lesquels sont construits sur les emplacements des courtines, entre les casernes et bastions anciens. La visite de la cour et des abords de la citadelle est libre.

Nîmes

Nîmes
43° 50' 16" N, 4° 21' 39" E

Type
citadelle et enceinte
Ingénieurs
François Ferry
Département
Gard
Région
Nouvelle-Aquitaine
Bibliographie
  • FAUCHERRE (N.), La route des fortifications en Méditerranée, Paris, 2007.
Détail du plan de Nîmes et sa citadelle en 1693, dans Recueil des plans des environs de plusieurs places du Royaume faits en l’an 1693, [Paris], pl. 28, gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Vue aérienne de Nîmes, GoogleEarth, 21/08/2010.