Bitche

La citadelle de Bitche au XVIIe siècle

Construite à l’emplacement d’un château médiéval ruiné à plusieurs reprises au cours de la guerre de Trente Ans, la première citadelle de Bitche est bâtie par Vauban et son collaborateur Thomas de Choisy. Dès décembre 1673, le Maréchal de Turenne estime qu’il faut fortifier Bitche pour améliorer les défenses de l’Alsace et de la Lorraine. En octobre 1679, Thomas de Choisy réalise un premier projet de citadelle, approuvé par Vauban en date du 4 novembre. Le chantier commence après l’annexion officielle de Bitche par la France en 1680. Le gros œuvre de l’enceinte urbaine est réalisé de 1681 à 1687. Pour la citadelle, quatre bastions sont érigés le long du plateau central du rocher. Au sud-ouest, on édifie une demi-lune, dite Petite Tête. Au nord-est, c’est un ouvrage à corne, dit Grosse Tête, qui est construit. Au pied du rocher, deux tenailles et un chemin couvert assurent la défense avancée, tandis que l’intérieur du rocher est percé de souterrains servant à l’abri de la garnison et au stockage des éléments indispensables à celle-ci. Parallèlement, une opération immobilière est menée pour augmenter le nombre d’habitants et faire de Bitche une véritable ville. Cette première citadelle n’aura qu’une existence très courte puisqu’elle est détruite par les Français en 1697, à la rétrocession de Bitche au Saint-Empire, démolition achevée en 1698, en application du traité de Rijswick.

La citadelle de Cormontaigne

Le site reste dépourvu de fortification jusqu’en 1737, année de la reconquête française de Bitche par les armées de Louis XV. Aussitôt, la reconstruction de la citadelle est confiée à Louis de Cormontaigne (1695-1752), l’héritier de la pensée de Vauban. Le chantier de la nouvelle citadelle, surveillé par le comte de Bombelle, est achevé pour l’essentiel en 1754. Elle se présente sous la forme d’une forteresse allongée constituée de deux fronts bastionnés reliés par des murailles. Une enceinte de trois kilomètres entoure la ville, incluant un fort voisin, le fort Saint-Sébastien. Ce dispositif est complété aux abords de la ville par un vaste camp militaire, prévu pour 3500 soldats et construit par les Allemands à partir de 1900. De 1929 à 1938, sous la Troisième République, le Simserhof est édifié à quatre kilomètres au nord de la ville.
C’est l’un des plus vastes ouvrages de la Ligne Maginot, prévu pour près de 1 000 soldats.

Current state

The citadel of Cormontaigne still stands and has been classed as a historical monument since 1979. Bequeathed to the town, it houses two museums: one of which, in the former chapel, describes the military past of Bitche and that of the citadel until the 18th century with the relief map at a 1/600 scale from 1825-1828, restored and updated in 1852-1853, and a collection of arms; the other museum is located in the bakery and retraces the history of Bitche under the Second Empire. In the exterior of the town, the Smiserhof is open to visits, by arrangement with the local tourist office. The German military camp is still occupied by the French army.

Bitche

Bitche
49° 3' 3.1424" N, 7° 25' 31.6477" E

Type
citadel
Engineers
Thomas de Choisy, Sébastien le Prestre de Vauban, Louis de Cormontaigne
Department
Moselle
Region
Grand Est
Bibliography
  • HOHNADEL (A), La citadelle de Bitche. Histoire et découverte architecturale, Metz, 2007.
  • MARTIN (P.), La route des fortifications dans l’Est, Paris, 2007.
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