Château de Joux

Le château avant l’aménagement en fort

Forteresse et résidence des Sires de Joux, le Château de Joux est édifié à partir du Xe siècle. Il occupe une colline dominant la cluse, axe stratégique vers la Suisse. Un siècle après la disparition de la lignée de Joux, le duc de Bourgogne Philippe le Bon l’achète en 1454. Le château est assiégé en 1475 par la France alors gouvernée par Louis XI qui le restitue aux souverains de Bern. à partir de 1477, la Franche-Comté est intégrée au territoire des Habsbourg, puis devient espagnole en 1530. Au XVIe siècle, il est rénové et modernisé par les Suisses et les souverains germaniques. Une nouvelle enceinte est édifiée en avant du château, en complément des deux enceintes médiévales. Celle-ci est dotée de plusieurs corps de bâtiments et d’une tour hémisphérique d’artillerie.

Vauban et le fort de Joux

Assiégé quatre fois au cours du XVIIe siècle, le château de Joux devient français en 1674 durant la seconde conquête de la Franche-Comté, annexion confirmée à la signature du traité de Nimègue. Vauban s’y intéresse en 1690, pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Il ajoute une quatrième enceinte, composée d’un ouvrage à corne flanqué de deux demi-bastions crénelés pour l’artillerie. Il fait recreuser les fossés, installe une porte à pont-levis et trophées guerriers, réaménage la grosse tour d’artillerie médiévale puis ajoute des casernes. Des écuries et des logements supplémentaires sont installés dans les avancées des bastions.

Le fort de Joux aux XVIIIe et XIXe siècles

Sous le règne de Louis XV, le fort n’occupe plus de rôle militaire et sert de lieu de retraite pour les vieux soldats et les invalides. Au milieu du XVIIIe siècle, le fort devient une célèbre prison d’état oů furent notamment emprisonnés Mirabeau et Toussaint Louverture. En 1813, alors que l’armée de Napoléon est décimée pendant la campagne de Russie, le fort retrouve sa vocation militaire. En 1835, la cinquième enceinte est reconstruite et une terrasse d’artillerie est installée sur le donjon. En 1848, des parapets et un escalier de sécurité sont installés sur la deuxième enceinte. Un bunker souterrain est construit en contrebas du fort du Bas-Larmont en 1854. Au cours des années 1880, le fort est modernisé par l’ajout d’un nouvel ouvrage avancé. Cet ouvrage comprend des levées de terre et des casemates d’artillerie. Le capitaine Joffre, futur Maréchal de la Première Guerre mondiale, coordonne ces modifications. Deux forts périphériques, les forts du Bas-Larmont et du Larmont-Supérieur sont ajoutés sur les collines voisines en 1882-1884 et en 1879-1883 pour compléter les défenses.