Château du Taureau

La construction du château du Taureau

Vraisemblablement occupée depuis l’Antiquité, Morlaix reste dépourvue de fortifications jusqu'au XVIe siècle. La ville connait alors une activité commerçante prospère grâce à son port mais fait face aux pillages de corsaires de toutes origines. Suite au pillage par des Anglais alliés aux Espagnols en 1522, Morlaix décide de renforcer sa défense par la construction d’un château, dit du Taureau, du nom du rocher à l’embouchure du fleuve qui traverse la ville sur lequel il est bâti. Le chantier débute en 1540. Il s’agit alors d’une tour d’artillerie, dite Tour française, et d’une batterie dont les canonnières sont établies au ras de l’eau.

Les interventions de Vauban

Le fort est confisqué par les services du roi au début du règne personnel de Louis XIV. Vauban est chargé de reconstruire le fort au printemps 1689. Il réalise le schéma général des chantiers, et confie la conduite des travaux aux ingénieurs Garangeau et Frézier. Le fort n’est achevé qu’en 1745, au début de la Guerre de Succession d’Autriche. Le fort à la mer est agrandi et comprend des logements pour les soldats et les officiers, une cantine et une cuisine, une chapelle, deux cachots et onze casemates pouvant recevoir chacune un canon. Dés 1721, les cachots sont utilisés pour l’emprisonnement des condamnés par « lettre de cachet ».

Le Château du Taureau de 1745 au XXe siècle

Après 1745, le fort ne subit pas de modifications notables, hormis l’ajout d’un fanal blanc, puis rouge, au XIXe siècle et la transformation de la cuisine en poste de télégraphie.
Il sert de prison politique jusqu’en 1871. Le fort est désarmé en 1890. Alors qu’il est classé au titre des Monuments historiques en 1914, la famille de Vilmorin signe un bail de neuf ans avec l’État pour en faire une résidence secondaire. Entre 1941 et 1944, les Allemands lui redonnent son utilité militaire, il sert alors de poste de vigie du Mur de l’Atlantique. Ils y installent un canon anti-aérien sur la tour principale. Progressivement abandonné dans les années 1980, le fort se dégrade.