Château Queyras

Les origines médiévales du Château Queyras

L’origine médiévale du Château Queyras est attestée en 1265 lors de son rattachement au Dauphiné. Situé à 1 390 mètres d’altitude, il sert de fort de surveillance de la route du col de l’Izoard et de la vallée du Guil. D’abord château féodal local, puis delphinal, enfin royal en 1349, ce poste avancé est destiné à ralentir l’ennemi, pendant que les places de Briançon et Mont-Dauphin préparent leurs défenses. C’est alors un large donjon carré, flanqué de tourelles rondes et doté de consoles à son sommet dont la fonction était de porter une galerie construite en bois. L’enceinte sert de près les bâtiments, et le passage de mulets y est impossible. En 1633, alors que ce château est jugé inutile pour la défense, Louis XIII décide de le conserver comme poste de surveillance, d’autant plus sur ce territoire oů la population est à majorité protestante. Le fort est réparé et conserve son apparence médiévale. Il est doté d’un donjon central à trois étages, d’une haute cour et basse cour et d’un corps de logis transformé en caserne. En octobre 1691, l’ingénieur Langrune, directeur des fortifications à Grenoble, propose des améliorations qui ne sont pas réalisées.

L’intervention de Vauban

à la suite des incursions savoyardes de 1692, Vauban entreprend de moderniser le fort, mais ne se rend pas sur place avant 1700. Il souhaite agrandir l’enceinte vers l’ouest, par l’ajout d’un rempart à redans et fausses braies casematées. Il agrandit la caserne principale du corps de logis. En 1700, la traverse, réalisée en 1692, est refaite car son tracé n’était pas correct. La même année, il améliore la protection de la porte principale du fort en y construisant une demi-lune couverte par des demi-bastions. La nouvelle enceinte du front nord-est est achevée en 1740.

Le Château Queyras du XVIIIe au XXe siècle

Au XVIIIe siècle, une boulangerie et une infirmerie sont construites sur le plateau ouest. à la même époque, une conduite est percée pour alimenter la citerne en eau. Celle-ci était alimentée depuis le XIVe siècle par le ruissellement des toits, et, malgré des travaux d’agrandissement effectués par Vauban, l’alimentation en eau du site restait problématique. Durant la Révolution française, les généraux Rostaing et Michaud d’Arçon agrandissent la demi-lune pour renforcer la défense côté nord. Deux batteries casematées à la Haxo sont construites : en 1841-1842 au nord, et entre 1843 et 1846 au sud. Un nouveau bâtiment casematé est réalisé au XIXe siècle sur le plateau ouest, capable d’abriter soixante hommes en temps de paix et quatre-vingt-dix en temps de guerre. Le site est modernisé dans les années 1930 et démilitarisé en 1967.

État actuel

Aujourd’hui acquis par des propriétaires privés, le Château Queyras a été intégralement conservé et est ouvert à la visite de mai à septembre. Les remparts et l’extérieur des bâtiments sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 29 novembre 1948.

Château Queyras

Château Queyras
44° 45' 20" N, 6° 47' 23" E

Type
Fort
Ingénieurs
Hue de Langrune, Sébastien le Prestre de Vauban, Just de Rostaing, Jean Le Michaud d’Arçon
Département
Hautes-Alpes
Région
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Bibliographie
  • BORNECQUE (R.), FAUCHERRE (N.), La route des fortifications dans les Alpes, Paris, 2006.
  • BORNECQUE (R.), Vauban et les Alpes, Saint-Léger-Vauban, 1995.
  • FOUILLOY-JULLIEN (I.), « Fort Queyras » in Vauban et ses successeurs en Briançonnais, Paris, 1995.
  • GOLAZ (A.), Fort Queyras, Gap, 1971.
  • Site internet du fort Queyras : www.fortqueyras.com
Vue aérienne de château Queyras, GoogleEarth, juillet 2010.
« Queyras, plan de 1693 » in Recueil des plans des places du Royaume, divisées en provinces, faits en l’an 1693, s.l., 1693, vol.1 , pl.92 , gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.