Le Palais

Les premières fortifications du Palais

Objet de convoitise tout au long du Moyen Âge, Belle- Île est régulièrement « mise à sac » par des pirates anglais, espagnols et flamands. En 1549, Henri II envoie le duc François de Rohan, lieutenant général de Bretagne pour construire un fort afin de défendre l’île et tenir le port et la ville. Un fort carré est élevé sur le promontoire qui domine Le Palais. Cette forteresse aujourd’hui disparue est l’ancêtre de la citadelle actuelle. En 1572, ce premier fort est modernisé par la famille Gondi, après un siège protestant. Les bastions sont refaits et équipés de doubles crêtes à feux. Une fausse braie et un chemin de ronde sont ajoutés sur l’enceinte. En 1658, Nicolas Fouquet, alors Surintendant des Finances, achète l’île et normalise le tracé du fort au sud. Il y ajoute une demi-lune, de petites places d’armes, des traverses et un glacis au nord et à l’ouest, ainsi qu’un arsenal et une poudrière circulaire dans les remparts. Les travaux engagés sont achevés suite à la disgrâce de Fouquet en septembre 1661. La forteresse change alors de statut : de fort marin de défense, elle devient citadelle royale et est intégrée au système de défense de la France.

Les interventions de Vauban

En 1680, Vauban est en visite sur l’île, à la demande de Louis XIV qui souhaite renforcer Le Palais, après une descente hollandaise en 1674 qui a montré les limites du système de défense et rappelé l’importance de la place. Après avoir longuement analysé la situation, il rédige un projet le 30 mars 1683. Il s’agit de remplacer l’enceinte primitive de la citadelle par une nouvelle, plus grande, appuyée sur la fausse braie des Gondi. Il remplace également le chemin couvert. Une vingtaine de redoutes et des batteries d’artillerie sont construites autour de la citadelle et sur d’autres points de l’île afin d’en améliorer les défenses. Vauban revient sur le site en 1685 puis en 1689. Lors de cette troisième visite, la porte du donjon est remplacée par l’actuelle, répondant à un souci d’amélioration. L’Aiguade, l’un des rares points de ravitaillement en eau douce sur la façade atlantique, et la batterie du Taillefer sont édifiées en 1696. Dans ses projets, Vauban prévoit également la construction d’une enceinte bastionnée autour du bourg du Palais et des aménagements portuaires importants.

Les fortifications du Palais aux XVIIIe et XIXe siècles

Alors que les chantiers de la citadelle sont achevés au début du XVIIIe siècle, l’enceinte urbaine n’est pas réalisée immédiatement. En 1761, la citadelle est prise par les Anglais. Rendue à la France deux ans plus tard, elle est en ruines et en partie incendiée. Une restauration complète est alors entamée, un arsenal y est également construit. Les travaux d’édification de l’enceinte débutent en 1803 et s’achèvent sous le Second Empire en 1870, après avoir été interrompus sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. L’enceinte, réalisée selon les projets du général napoléonien Marescot, comporte trois bastions reliés par un fossé sec et précédés par une contrescarpe à feux de revers. Deux réduits de places d’armes scandent le chemin couvert. Un camp retranché devait être ajouté au nord de la citadelle mais n’a pas été réalisé. Entre 1882 et 1891, un avant-port est construit.