Marsal
Les origines de la ville
Ville d’origine romaine, Marsal reçoit ses premiers remparts au XIIIe siècle, en tant que place forte pour le contrôle des salines de la région. Après avoir été propriété des évêques de Metz, la ville passe sous le contrôle du Duché de Lorraine. C’est à cette époque qu’elle reçoit ses premiers ouvrages modernes réalisés par Jean-Baptiste Stabili et l’entrepreneur lorrain du nom de Marchal. Une enceinte à sept bastions entoure alors le bourg. L’hôtel du Gouverneur, l’hospice et la place d’armes sont édifiés de 1625 à 1650. Disputée par le royaume de France et le Duché de Lorraine, elle est cédée par le duc de Lorraine à Louis XIV en 1662. Le monarque cherche à renforcer la liaison avec Metz et l’Alsace.
Vauban à Marsal
Vauban élabore un premier projet pour Marsal en 1663, reprenant le tracé des anciennes fortifications. La porte de France est entièrement rénovée entre 1670 et 1676. Quatre casernes prévues pour loger 1400 soldats sont mises en chantier en 1669 mais ne sont finies qu’en 1705, après avoir subi une réduction de leur capacité de logement, motivée par l’installation du four à pain, de la boucherie militaire et des magasins à vivre. Ce complexe est complété par 12 écuries pouvant accueillir 288 chevaux. Faute de puits aux vues de la présence de nappes d’eaux saumâtres, une canalisation est percée pour alimenter la ville en eau potable. Des citernes sont construites pour le stockage. Un complexe d’inondations défensives alimentées par la rivière de la Seille est mis en place. Un réseau de batardeaux permet d’éviter l’envasement des terrains, déjà marécageux, lorsque l’inondation n’est pas tendue. Marsal perd ses fortifications en 1689 au début de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg, en même temps que Stenay et Toul. Vauban est chargé de reconstruire les remparts durant cette même guerre, à partir de 1695. Une caserne supplémentaire est édifiée près d’une poterne réalisée par Vauban.
Marsal au XIXe siècle
à la mort du duc Stanislas en 1766, la Lorraine devient française et Marsal perdit son intérêt stratégique de place frontalière. Mais la chute de Napoléon et la perte de la Sarre changent la position de Marsal. Les fortifications sont restaurées en 1816. La Maison du Gouverneur est reconstruite et un arsenal et deux forts détachés sont édifiés : le fort d’Orléans et le fort d’Haraucourt.
État actuel
La place forte a été partiellement démantelée après la Guerre franco-prussienne. Les fossés et les inondations défensives ont disparu mais les terres pleins des remparts subsistent, de même que la porte de France qui accueille le Musée départemental du sel. Dans la place, trois des quatre casernes de la porte de France subsistent, de même que la caserne de la poterne. L’arsenal de 1848 existe toujours. Les casernes subsistantes ont été transformées en logements locatifs ou bâtiments agricoles. Le plan-relief de 1839 réalisé au 1/600e, mis à jour en 1860, est conservé au Musée des Plans-Reliefs à Paris.
Marsal
Marsal
48° 47' 24" N, 6° 36' 35" E
- MARTIN (P.), La route des fortifications dans l’Est, Paris, 2007.
- POULLIN (M.), Les forteresses françaises en 1870-1871. Nos places perdues d’Alsace-Lorraine, Paris, 1890, t. II, p. 366-367.
- SALZMANN (J.-P.), Vauban, militaire et économiste sous Louis XIV, t. I : Vauban et Marsal à l’époque de Louis XIV, le sel, la fiscalité et la guerre, Luxembourg, 2009, (actes du colloque organisé par la Commission Lorraine d’Histoire militaire à Marsal, les 23 et 24 septembre 2007).
- WARMOES (I.), Le Musée des Plans-Reliefs, Paris, 1997, p.41-42.