Saint-Omer

Historique et description

Ville d’origine mérovingienne, Saint-Omer est fortifiée à partir de 900, lorsqu’un château et un marché sont installés autour de la collégiale et sont entourés par un rempart de terre et de bois. Cette enceinte est remplacée par une autre, plus large, vers 1200. Initialement en bois et terre, elle est maçonnée à partir de 1338 et dotée de tours. A l’issue de ces renforcements, elle se présente sous la forme d’une enceinte de tracé irrégulier possédant soixante-dix tours, des murs à arcades et des créneaux. Huit portes en permettent l’accès. A partir de 1533, cette enceinte est réadaptée aux exigences de l’artillerie à boulets métalliques : les irrégularités sont supprimées, on ajoute des moineaux derrière le fossé ouest. Le premier bastion est construit sous Philippe II d’Espagne en 1559-1561. Il s’agit du bastion d’Egmont qui remplace le château médiéval en l’enveloppant. En 1577, on installe des plateformes à canons et les murailles sont abaissées et remparées. De 1611 à 1625, sous les Archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, plusieurs autres bastions et demi-lunes complètent les défenses. Certains projets restent sans réalisation faute de moyens, mais ce qui est réalisé permet de repousser un siège français de sept semaines en 1638. Les Espagnols renforcent encore le dispositif défensif en 1666 par la construction du fort Saint-Michel et de nouveaux ouvrages détachés devant le front occidental. En 1677 pendant la Guerre de Hollande, Saint-Omer est assiégée une nouvelle fois par les Français et est prise par le frère du roi Louis XIV.
A partir de 1678, Vauban complète les remparts de Saint-Omer. Sous sa direction, les ingénieurs Robelin et Richerand transforment le bastion d’Egmont et le château médiéval en ouvrage retranché. Les chemins couverts sont régularisés et dotés de traverses. Le système de défense par inondations est amélioré par la création de la couronne de Maillebois afin de protéger les digues. Tous les fossés entourant la place sont inondés.

État actuel

La place forte de Saint-Omer a été démantelée en 1892. Il n’en subsiste plus que le bastion de Saint-Venant, situé au nord de l’emplacement du bastion retranché d’Egmont (disparu), deux courtines, une demi-lune et les restes d’un ouvrage à corne. Le tout est inséré dans un parc urbain. Dans la ville, il faut aussi mentionner les casernes et l’arsenal, dits Quartier Foch, situés près de la gare. Celui-ci est édifié à partir de 1776 pour les plus anciennes constructions et fermé définitivement en 1999. Tous ces bâtiments sont actuellement en attente de réaffectation. Un parc d’entreprises commence à investir les lieux. Le plan relief construit en 1758 est conservé au Musée des Plans Reliefs à Paris mais n’est pas exposé.

Saint-Omer

Saint-Omer
50° 46' 4.3327" N, 2° 14' 10.1936" E

Type
fort, puis camp retranché à défense hydraulique
Département
Nord
Région
Hauts-de-France
Bibliographie
  • Au fil de la ville, Saint-Omer, 2001.
  • BRAGARD (P.), A la découverte des villes fortifiées : les fortifications de Saint-Omer, Dunkerque, s. d.
  • BRAGARD (P.), CHEUVA (P.), COMBEAU (Y.) et al., Etoiles de pierre. Voyage en Nord Pas-de-Calais, Villeneuve-d’Ascq, 2003.
  • BOCQUILLON (L.), A la découverte des anciennes fortifications de Saint-Omer, Cambrai, 2001, éd. Nord Patrimoine.
  • Métamorphoses autour de la gare, un quartier entre ville et marais, Saint-Omer, 2001, (catalogue d’exposition).
  • Septentrion, le guide : entre Mer du Nord et Meuse, 19 villes fortes s’unissent pour inventer un idéal urbain, s. l., 2008, p. 52-53.
Saint-Omer, plan de 1710, Krigsarkivet, Stockholm.
Vue aérienne de Saint-Omer, GoogleEarth, 31/08/2010.