Salses

Un château espagnol

L’actuel château de Salses est construit à partir de 1497 par l’ingénieur aragonais Francisco Ramiro Lopez, pour le roi Ferdinand II d’Aragon. Le souverain souhaite moderniser le château médiéval pris par les Français en 1496 et restitué à l’Espagne l’année suivante. Finalement, il décide de remplacer cet ouvrage ancien et inadapté à l’artillerie à boulets métalliques pour assurer une meilleure défense du passage entre le Languedoc et le Roussillon. Pour assurer une bonne défense, l’ingénieur Lopez crée alors une forteresse originale combinant la fortification médiévale et la fortification moderne. Le château est un ouvrage rectangulaire de plan médiéval avec quatre tours d’angles, trois tours détachées en fer à cheval et des murs maçonnés très épais (10 à 12 mètres). Il est enfoncé dans le sol au milieu de larges fossés secs, précédés d’une demi-lune et d’un glacis équipé de contre-mines sur tout son pourtour. De même, les tours comportent des casemates qui assurent un flanquement rendu délicat par le caractère circulaire des tours. Toutes sont équipées d’embrasures à canons. L’intérieur s’organise en trois espaces autour d’une vaste place d’armes autour de laquelle sont disposés les casernes, le magasin et les écuries, et autour d’un donjon central qui est cloisonné. Les travaux s’achèvent en 1538. La forteresse inachevée, subit son baptême d’un siège français, repoussé par Lopez.

Le château de Salses du XVIIe au XIXe siècle

Assiégé plusieurs fois dans la première moitié du XVIIe siècle, le château de Salses est définitivement rattaché à la France par le traité des Pyrénées de 1659, lui faisant progressivement perdre son statut de place forte, suite au recul de la frontière. Le château est transformé en prison en 1682. Lors d’une visite de Vauban, il est décidé d’araser les parapets en 1691, bien que ce dernier juge le château inutile et préconise de le démolir complètement. Par la suite, le château est utilisé comme caserne pour accueillir des troupes de passage, puis sert d’entrepôt de vivres et de munitions. Sous la Restauration, en 1817, le donjon sert de magasin à poudre. Au XIXe siècle, le château n’échappe à la destruction qu’en raison du coűt d’une telle opération.