Sélestat
La première enceinte de Sélestat
Ville d’origine carolingienne bâtie sur la rive gauche de l’Ill, affluent du Rhin, Sélestat prend son essor à la fin du XIe siècle, grâce à l’intervention d’Hildegarde de Buren, comtesse d’Eguisheim qui y fait construire une chapelle sur le modèle du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Cette expansion conduit les empereurs germaniques à lui conférer le titre de ville libre en 1217. Suite à cela, la première enceinte est construite. Elle est rebâtie trois fois : d’abord en 1280, puis aux XIVe et XVe siècles. La ville est prise par la France en 1634. En 1673, l’enceinte médiévale est définitivement démolie pendant la Guerre de Hollande. En 1675, le prince de Condé convainc Louvois qu’il faut fortifier Sélestat. Le projet est confié à Jacques Tarade et le gros œuvre commence en 1675. En 1678, la France de Louis XIV acquiert officiellement Sélestat par le traité de Nimègue. Cette même année, Vauban modifie les plans primitifs et supervise les travaux qui sont achevés en 1691.
La construction et l’évolution de la seconde enceinte
En 1680, Vauban décide de reconstruire Sélestat pour y créer une nouvelle enceinte. L’ingénieur Jacques Tarade dessine les plans et assure le suivi du chantier. La nouvelle enceinte possède huit bastions, six demi-lunes, une contregarde et trois portes. Les fossés sont inondés par les eaux de la rivière. Au XVIIIe siècle, l’enceinte ne subit pas de modification notable. Le seul chantier militaire est celui de l’arsenal de Saint-Hilaire qui est transformé en 1785 sur ordre de Marc-Gaspard Capriol de Saint-Hilaire, commandant d’artillerie de Sélestat. La tour des Sorcières, vestige de l’enceinte du XIIIe siècle, transformée par Tarade en 1675, devient un dépôt d’artillerie en 1774.
État actuel
En 1874, le démantèlement des fortifications de Sélestat est décidé et exécuté les années suivantes. Il ne reste actuellement des murs d’enceinte successifs qu’une porte du XIIIe siècle, dite la tour des Sorcières, une porte de 1280, dite la tour neuve, deux tours englobées dans des maisons, la porte de Strasbourg de 1675, entrée monumentale à frontons triangulaires et pilastres, et deux bastions encadrant une courtine au sud de la ville. Les deux arsenaux sont conservés.
Sélestat
Sélestat
48° 15' 34" N, 7° 27' 15" E
- FAUCHERRE (N.), Fortifications de Sélestat (Bas-Rhin), s. l. n. d.
- PONS (J.), « Les fortifications de Sélestat (1676-1874) : leur construction » in Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, Sélestat, t. 21, 1971, p. 9-30.
- WERLE (M.), REUTENAUER (F.), « Sélestat (Bas-Rhin) » in Archéologie des enceintes et de leurs abords en Lorraine et en Alsace, Revue Archéologique de l’Est, Dijon, suppl., 2008, p. 287-304.