Trarbach
La ville médiévale
Ville médiévale dominée par une colline rocheuse et bordée par la rive droite de la Moselle, Trarbach est protégée par un château fort, dit Grevenburg ( i.e. château des comtes ) édifié après 1357 par le comte Jean III de Sponheim. Ce château est composé d’un donjon rectangulaire doté de quatre tourelles d’angle, d’un corps de logis et d’une enceinte à tours circulaires. Sa meilleure protection est sa position en hauteur sur une crête, laquelle le met hors de portée des premiers canons. A partir de 1437, le site est administré par des fonctionnaires nobles délégués par les deux souverains, le comte du Palatinat et le margrave de Baden. La petite ville de Trarbach est alors entourée par une enceinte quadrangulaire dotée de dix tours. Durant les XVIe et XVIIe siècles, le château de Trarbach est assiégé six fois.
Vauban à Trarbach
C’est déjà très tôt que Vauban s’intéresse au site qui est réuni à la France après l’annexion du comté de Sponheim en 1681. Au cours des travaux de la place forte de Mont Royal sur la colline en face, qui commencent en 1687, Vauban décide de renforcer les défenses du site et y ajoute trois redoutes sur la crête dominant le château, et un fort au pied du château, appelé la tour d’Enfer. Ces ouvrages sont reliés du bas en haut par un escalier taillé dans le roc. Vauban installe aussi des casemates, des batteries et une grande caserne dans le château et pour protéger la ville, il ajoute une redoute qui domine la ville du côté de la colline au-delà du ruisseau Kautenbach, en face de la tour d’Enfer et il renforce les retranchements sur la colline de l’église. Cependant, ces interventions sont ponctuelles et sont réalisées dans le but de disposer d’une tête de pont sur la rive droite de la Moselle. Cette tête de pont doit permettre de protéger le flanc sud de la ville neuve fortifiée de Mont-Royal, que Vauban édifie entre 1687 et 1697 sur la colline voisine (voir fiche Mont-Royal). Après la signature du traité de Ryswick en 1697, Trarbach et son château sont restitués, tandis que Mont-Royal disparaît, démolie par les Français.
Trarbach au XVIIIe siècle
Le château est encore assiégé trois fois pendant la Guerre de Succession d’Espagne et se dégrade fortement. Il faut attendre 1730 pour que le Prince Electeur de Trèves ordonne des réparations sur le site afin de conserver le verrou sur la Moselle. En 1734, le château est assiégé une dernière fois par les Français, commandés par le Maréchal de Belle-Île, durant la Guerre de Succession de Pologne. Après cette prise, le Grevenburg est démoli par les Français et ne sera jamais reconstruit.
État actuel
La façade imposante de la maison du commandant de la place trône sur une crête dominant la ville de Trarbach ; les autres constructions sont en ruines et en partie couverts des débris. Le site est ouvert à la visite. De l’enceinte urbaine ne restent que deux tours et une partie du mur.
Trarbach
Trarbach
49° 56' 50" N, 7° 6' 50" E
- DE ROUX (A.), Ville neuve, urbanisme classique, Paris, 1997, p. 25-27.
- OZIOL (A.), La ville nouvelle de Vauban : un urbanisme à la gloire de Louis XIV, dans Vauban militaire et économiste sous Louis XIV, t. II : Vauban et Longwy à Louis XIV. Les Guerres de Louis XIV, Luxembourg, 2009, p. 217-250, (actes du colloque de la Commission lorraine d’Histoire militaire des 29 et 30 septembre 2007 à Longwy).
- Ruine Gravenburg : Der Sponheimer Grafschaft, dans MoselTreffpunkt : Traben-Trarbach, https://www.traben-trarbach.de
- REICHARDT (L.) : "Fontange" und "Tour d’Enfer". Die Außenwerke der Festung Mont Royal oberhalb und unterhalb der Grevenburg. "Fontange" et "Tour d’Enfer" - Les ouvrages avancés de Mont Royal au-dessus et au pied du Château de Trarbach. (dans le bulletin de la Fondation Comtesse Loretta ; ed. 2 du 7 aoűt 2009)