Aire-sur-la-Lys

Les premières fortifications d’Aire-sur-la-Lys

Ville d’origine médiévale située sur la rive droite de la Lys, Aire-sur-la-Lys possède ses premières fortifications vers 1200 alors que le comte de Flandres fait construire un château carré et une enceinte rectangulaire, enveloppée d’un fossé rempli d’eau. La porte dite de Beaulieu assure l’entrée de la Lys dans la ville par-dessus le fossé, avec ses vannes permettant de tendre les inondations. La ville s’enrichit grâce au commerce du drap. Elle subit de nombreux sièges au cours des XVIe et XVIe siècles, alors que l’opposition entre la France et l’Espagne et ses alliés fait rage. En 1540, les Espagnols réalisent les premiers travaux modernes sous la direction de l’ingénieur Adrien de Bloys. Les fortifications médiévales sont renforcées par quatre bastions. Le fort pentagonal Saint-François est construit en 1642.

Vauban à Aire-sur-la-Lys

Prise par les Français en 1676, Aire-sur-la-Lys est intégrée à la seconde ligne du Pré Carré en 1678. Vauban remanie complètement la défense d’Aire-sur-la-Lys en améliorant les inondations protégées par un important ouvrage à cornes, et en renforçant l’enceinte espagnole par des demi-lunes placées comme des îles au milieu de l’inondation. à l’extérieur, il conserve les deux ouvrages à cornes. Le Fort Saint-François voit ses remparts rectifiés, est équipé de casernes, d’un logis d’officier, d’une chapelle, d’une poudrière. L’ingénieur Charles Robelin y ajoute deux demi-lunes revêtues et terrassées à la fin du XVIIe siècle. Le dispositif défensif est complété par des fossés aquatiques remplis par des canaux et les ruisseaux convergeant vers la ville. Aire-sur-la-Lys est assiégée par les Alliés en 1710 et rendue définitivement à la France à la signature du traité d’Utrecht en 1713. Après 1740, plusieurs demi-lunes sont agrandies et des contre-gardes ajoutées.

État actuel

La place est déclassée en 1882 ; les remparts sont démantelés entre 1893 et 1897. Il n’en subsiste que peu de choses : la porte d’eau de Beaulieu, les batardeaux et l’entrée de la Lys dans ce même bastion au nord-ouest, et le bastion dit des Chanoines. à l’intérieur de la ville, il subsiste deux casernes, deux pavillons d’officiers, un magasin à poudre ainsi que la maison du Gouverneur. Au fort Saint-François, appelé Fort Gassion depuis 1872, on peut encore voir la porte principale, le puits, la poudrière et quelques casemates. Le plan-relief de la ville, construit en 1743 au 1/600e par l’ingénieur Nézot, restauré en 1780, est conservé au Musée des Beaux Arts de Lille. Il restitue l’état de la place après les travaux des années 1740.

Aire-sur-la-Lys

Aire-sur-la-Lys
50° 38' 18" N, 2° 23' 45" E

Type
enceinte, fort
Ingénieurs
Adrien de Bloys, Sébastien le Prestre de Vauban, Charles Robelin
Département
Pas-de-Calais
Région
Hauts-de-France
Bibliographie
  • BRAGARD (P.), CHEUVA (P.), COMBEAU (Y.), (et alii), Étoiles de pierre. Voyage en Nord Pas-de-Calais, Villeneuve d’Ascq, 2003.
  • HANSCOTTE (F.), FAUCHERRE (N.), La route des villes fortes en Nord, Paris, 2005.
  • SALAMAGNE (A.), Vauban en Flandre et en Artois : les places de l’intérieur, Saint-Léger-Vauban, 1995.
  • WARMOES (I.), Les plans-reliefs des places fortes du nord dans les collections du Palais des Beaux-Arts de Lille, Lille-Paris, 2006.p. 56-57.
  • WARMOES (I.), Le Musée des Plans-Reliefs, Paris, 1997, p.33.
Aire-sur-la-Lys, plan de 1710 environ, Krigsarkivet, Stockholm.
Vue actuelle, GoogleEarth.