Brouage
La fondation de la ville par Jacques de Pons
Située dans une zone de marais très certainement fréquentée depuis le Moyen Âge, Brouage est fondée en 1555 par Jacques de Pons et baptisée du nom de Jacopolis-sur-Brouage. Ce centre de négoce pour le sel est construit sans aucune intention militaire et la ville n’est alors entourée que d’un rempart de bois et de terre. Cependant, les guerres de Religion et le siège de La Rochelle en 1627 allaient faire de Brouage, alors située au bord de la mer, un point stratégique pour le contrôle des salines charentaises. Prise à son tour par les catholiques et les huguenots, elle reçoit ses premières fortifications en 1569, édifiées d’abord sur les plans d’ingénieurs italiens puis sur ceux de Robert de Chinon.
La ville sous le règne d’Henri III
Henri III en fait une ville royale en 1578. C’est à cette époque que le tracé des fortifications est définitivement fixé : un carré à trame orthogonale, entouré d’une enceinte à sept bastions répartis aux angles, sur les côtés nord et sud pour protéger les portes, et à l’ouest. Une demi-lune borde l’un des flancs.
Richelieu et Brouage
En 1627, le cardinal de Richelieu est nommé gouverneur de la ville. C’est à cette occasion que celle-ci prend alors le nom de Brouage. Il ordonne que d’importants chantiers soient réalisés de 1628 à 1641, sous la direction de l’ingénieur Pierre de Conti, seigneur d’Argencourt. Un arsenal, une halle aux vivres, des poudrières et une forge royale y sont construites. à l’extérieur, il fait revêtir de pierres de taille les murailles de Robert de Chinon. Brouage devient alors le prototype des arsenaux modernes, et avec Brest et Le Havre, l’un des trois pivots de la politique naval de Richelieu.
Les interventions de Vauban et Ferry
En 1685, l’ingénieur François Ferry, collaborateur de Vauban, modernise les bastions et le chemin de ronde, épaissit les remparts, dans l’optique d’une réhabilitation de la place que Vauban juge plus intéressante que Rochefort en tant qu’arsenal. Les corps de garde sont restaurés et les dehors rasés. Le programme de Ferry, qui prévoit une remise en eau d’une partie de Brouage, est resté inachevé. Seule la moitié sud de la ville en a bénéficié.
Brouage au XIXe siècle
Les travaux réalisés par Vauban et Ferry se révèlent être un mauvais investissement puisque l’arsenal de Rochefort est finalement préféré à celui de Brouage, car jugé plus efficace. La ville est intégralement démilitarisée en 1885 et doit faire face à un exode massif de sa population. L’exportation du sel n’est plus assez rentable et le paludisme sévit dans le marais. Les remparts s’arasent progressivement.
Brouage
Brouage
45° 51' 58.9579" N, -1° 4' 12.2711" E
- CROCHET (B.), RIVET (G.), Vauban et son héritage, Guide des forteresses à visiter, Rennes, 2014, p.107-108.
- FAUCHERRE (N.), Bastions de la mer. Le guide des fortifications de la Charente-Maritime, Chauray-Niort, 1994.
- LE BLANC (F Y), FAUCHERRE (N.), La route des fortifications en Atlantique. Paris, 2007
- Ouvrage collectif, Vauban et ses successeurs en Charente-Maritime, Paris, 1997.