Château d’Oléron
Les premières fortifications du Château d’Oléron
Ville médiévale et principale agglomération de l’île du même nom, Le Château d’Oléron aurait reçu ses premières fortifications et son premier château au XIIe siècle, pendant la gouvernance des ducs d’Aquitaine. Le château est démantelé en 1622 sur ordre de Louis XIII lors de la reconquête de terres passées à la religion réformée. En 1628, Richelieu ordonne la construction de la citadelle actuelle, à l’est de l’emplacement de l’ancien château, avec l’objectif de verrouiller le coureau d’Oléron, mais également de contrôler les chargements de sel sortant de la place forte de Brouage. Le chantier, dirigé par l’ingénieur d’Argencourt, dure onze ans. Lorsque Louis XIV ordonne la création de Rochefort, le site d’Oléron est retenu comme place avancée pour la défense du nouveau port arsenal. Colbert envoie le chevalier de Clerville pour moderniser les défenses qu’il dote en 1675 d’un front de mer bastionné et d’une enveloppe du côté de la terre.
L’application des plans de Vauban par Ferry
Dès 1688, Vauban dessine un projet pour Oléron, dont il confie la mise en œuvre à Ferry. Il envisage un front de terre hypertrophié et une vaste enceinte de ville équipée de tours bastionnées pleines, restée inachevée.
Ferry fait raser une partie de l’enceinte de l’époque de Richelieu et construit deux ouvrages à corne, l’un vers la ville doté d’une demi-lune, l’autre devant les marais. Ce dernier s’effondrera peu de temps après sa construction. Une seconde demi-lune est bâtie en complément de celle de d’Argencourt. Les chemins couverts et les glacis sont terminés cinq ans plus tard. La modernisation de l’enceinte de la ville reste inachevée.
La citadelle de Château d’Oléron du XVIIIe au XXe siècle
En 1741, la façade de la porte principale et le pont dormant sont restaurés. En 1758, une descente des Anglais durant la Guerre de Sept Ans incite le Génie français à renforcer les défenses du côté de l’île d’Aix. Une poudrière est construite au sein du bastion Saint-Nicolas en 1780. Alors que Le Château d’Oléron est devenu une ville de garnison, la citadelle n’est que très peu modifiée au siècle suivant. Le site est réquisitionné par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et détruit à 90% en 1945 par les bombardements alliés.
État actuel
Classée au titre des Monuments historiques en 1929, la citadelle et les remparts urbains ont été conservés et se visitent. La citadelle a été restaurée deux fois : la première entre 1959 et 1970, suite aux bombardements de 1944-1945 ; la seconde en 1988, afin de réparer les dégâts causés par son abandon depuis 1970. Les bâtiments de la citadelle sont devenus des lieux d’expositions et de manifestations culturelles. Le plan-relief de 1703, restauré en 1772, 1828, 1920 et 1936 est conservé au Musée des Plans-Reliefs de Paris et permet de documenter l’aspect des fortifications à l’époque de Vauban. Une copie du plan-relief est exposée dans la poudrière. Oléron ne présente qu’un intérêt mineur pour l’œuvre de Vauban, en tant que place remaniée. Néanmoins, elle témoigne de la fortification bastionnée française sous Louis XIII, ainsi que de l’œuvre du Chevalier de Clerville, prédécesseur immédiat de Vauban.
Château d’Oléron
Château d’Oléron
45° 53' 11.8115" N, -1° 11' 43.1884" E
- FAUCHERRE (N.), Bastions de la mer. Le guide des fortifications de la Charente-Maritime, Chauray-Niort, 1994.
- LE BLANC (F. Y.), FAUCHERRE (N.), La route des fortifications en Atlantique, Paris, 2007.
- WARMOES (I.), Le musée des plans-reliefs, Paris, 1997, p. 58.
- AUTISSIER (A.), GISSINGER (B.). Le logis du Gouverneur d’Oléron au sein de la citadelle de Château d’Oléron : histoire et archéologie, Revue Historique du Centre-Ouest, XIII, Poitiers, 2015, p. 163-203.