Embrun
Historique et description
Agglomération d’origine gauloise, puis poste militaire romain, Embrun est le siège d’un archevêché du IVe siècle jusqu’à la Révolution. Les prélats de cet archevêché, seigneurs temporels de la ville construisent les premières fortifications urbaines afin de repousser les nombreuses invasions que subit la ville au cours des siècles (Lombarde, hune, maure, etc.). Au XIVe siècle, les Dauphins (les souverains de la principauté indépendante du Dauphiné) possèdent un palais fortifié dans la ville. Ce palais est transformé en citadelle après l’annexion de la principauté au royaume de France en 1349. Par la suite, les Guerres d’Italie et les Guerres de Religion dévastent la ville, qui est finalement prise par le protestant Lesdiguières en 1585 et ruinée. Sous l’administration protestante, elle devient une place de sureté pour le culte réformé. En 1599, la citadelle est démolie sur ordre d’Henri IV. L’enceinte est conservée et restaurée. Au XVIIe siècle, Embrun dispose ainsi d’une double enceinte qui est équipée de neuf bastions et d’une demi-lune.
Cette enceinte ne suffit pas en 1692 à repousser les attaques du duc Victor-Amédée de Savoie, pendant la Guerre de la Ligue d’Augsbourg. Assiégée, Embrun est prise et sinistrée. L’année suivante, Vauban la visite et rédige un mémoire pour la défense de la cité. Ce mémoire comporte un projet d’amélioration qui consiste principalement à ajouter des tours semi-circulaires à créneaux le long de l’enceinte. Ces tours, destinées à l’artillerie, auraient atteint près de vingt mètres de hauteur totale. Un second projet plus important est rédigé la même année. Il devait remplacer le premier au cas oů Mont-Dauphin ne serait pas réalisée.
Le premier projet n’a été réalisé qu’en partie. Les difficultés financières de la fin du XVIIe siècle ne permettaient pas de tout réaliser. En 1791, les ingénieurs de la Révolution proposent un projet de lunette d’Arçon, resté inappliqué.
État actuel
Il ne subsiste que deux vestiges du passé fortifié d’Embrun : une tour médiévale dite Tour brune et l’hôtel des Gouverneurs, situé rue de la Liberté. Le reste des fortifications a été démantelé à partir de 1882 pour percer des boulevards urbains et construire une gare ferroviaire. Le plan relief de 1701 et restauré en 1783 et 1792, réalisé au 1/600e, est aujourd’hui conservé au musée des Invalides de Paris.
Embrun
Embrun
44° 34' 50.0358" N, 6° 26' 24.0583" E
- BORNECQUE (R.) et FAUCHERRE (N.), La route des fortifications dans les Alpes, Paris, 2006, éd. Huitième Jour, coll. Les étoiles de Vauban.
- BORNECQUE (R.), Vauban et les Alpes, Saint-Léger-Vauban, 1995, éd. Association des Amis de la Maison Vauban.
- DONNADIEU (A.), Embrun : la cathédrale, la tour Brune et le plan de la ville : guide historique et touristique, Embrun, 1980, 3e éd., éd. P. Ferria.
- HUMBERT (J. général), Embrun et l’Embrunais à travers l’histoire, Gap, 1972, éd. Société d’Etudes des Hautes-Alpes.
- Vauban et ses successeurs en Briançonnais, Paris, 1995, éd. Association Vauban.