Fort Médoc

La construction du fort Médoc

Situé sur la rive gauche de la Gironde, le fort Médoc est érigé en complément de la citadelle de Blaye pour barrer l’accès à Bordeaux. Le fort Pâté, situé au milieu de l’estuaire, achève ce triptyque. Sa construction débute en 1690 sous la direction de Jean-Baptiste Augier et de l’architecte Pierre-Michel Duplessy et s’achève deux ans plus tard. C’est un fort carré à quatre bastions reliés par des courtines, et pourvu d’une demi-lune sur sa porte principale, côté terre. L’entrée se fait par une porte monumentale, dite porte Royale, à fronton curviligne, ornée de deux atlantes enchaînés aux armes de Louis XIV.
L’ornement de la porte est réalisé par le sculpteur et ingénieur Pierre Berquin. Pouvant accueillir 200 à 300 soldats, le fort est conçu pour assurer un fonctionnement autonome en cas de siège. Ainsi, le corps de place est doté de nombreux bâtiments devant garantir aux troupes et garnisons une vie décente en pourvoyant à leurs fonctions vitales : un corps de garde et des casemates, deux casernes, un magasin à poudre, une chapelle, une citerne à eau douce (construite au XIXe siècle), une boulangerie et des latrines. Les fossés sont inondés au moyen d’un système d’écluses qui les maintient en eau quelle que soit la marée. Les remparts sont en terre, palissadés et posés sur des radiers de bois en raison du terrain marécageux sur lequel est bâti le fort.

Le fort Médoc du XVIIIe au XXe siècle

En 1721, le fort est totalement achevé malgré les critiques formulées dès le début du XVIIIe siècle. à la fin du siècle, le fort est dans un état de délabrement avancé. La garnison et l’arsenal sont hors-service et la plupart des ouvrages sont en ruines. L’intérêt défensif du fort est d’autant plus contesté que les lieux sont investis par les habitants qui le traversent quotidiennement pour rejoindre l’embarcadère militaire. Au début du XIXe siècle, le déplacement du chenal de navigation sur la rive gauche permet au fort de retrouver son utilité. Il est alors remis en état et les fossés sont remodelés. En 1823, la première citerne d’eau potable est installée. En 1869, le magasin à poudre, trop humide, est désaffecté. Le rôle du fort va toutefois continuer à être contesté. En conséquence, l’entretien des bâtiments ne sera pas toujours effectué.
De 1914 à 1916, le site accueille des soldats envoyés au repos. En 1916, la garnison réduite à six hommes est envoyée au front et la place est abandonnée. Déclassé et désarmé en 1929, le fort Médoc est acheté en 1930 par la commune de Cussac. La place forte se réduit alors à un vaste ensemble de bâtiments en mauvais état dont les terrains sont plus ou moins bien entretenus. En 1960, les travaux les plus urgents sont effectués, mais il faut attendre 1980 pour que débutent les grands chantiers de restauration. En 1968, une partie du site est classée au titre des Monuments historiques. Depuis 2008, cette protection a été étendue à l’ensemble des parties bâties et non-bâties (à l’exception de la chapelle et de la boulangerie).

Fort Médoc

Fort Médoc
45° 6' 40.5248" N, -0° 42' 8.6684" E

Type
fort
Ingénieurs
Sébastien le Prestre de Vauban, Jean-Baptiste Augier, Pierre Berquin
Département
Gironde
Région
Nouvelle-Aquitaine
Bibliographie
  • COLAS (P.), Blaye, citadelle, boulevard du château, étude préalable, Bordeaux, 1991.
  • COUTURA (J.), « Vauban à Blaye » in Les cahiers du Vitrezais, Paris, 1983, n°43.
  • COUTURA (J.), « Quelques notes pour servir à l’histoire de la citadelle de Blaye, de Fort Pâté et Fort Médoc » in Les cahiers du Vitrezais, Paris, 1983, n°46.
  • COUTURA (J.), « La construction du fort Pâté au milieu de la Gironde (1689-1693) » in Revue archéologique de Bordeaux, Bordeaux, 1991, t. LXXXII.
  • Dossier de presse, candidature au patrimoine mondial de l’humanité, Cussac-Fort-Médoc, 2005.
  • FAUCHERRE (N.), « La citadelle de Blaye » in Congrès archéologique de France, Paris, 1990, 145e session.
  • MONGIN (M.), STEENBERGEN (M.), Le Verrou de l’Estuaire, Citadelle de Blaye, fort Pâté et fort Médoc, Woippy, 2014.
Vue aérienne du fort Médoc, GoogleEarth, 30/07/2010.
Fort Médoc, plan de 1693, dans Recueil des plans des places du Royaume, divisé par provinces, faits en l’an 1693, vol. 2, pl. 55, gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.