Fort-les-Bains

De la tour de surveillance aux premières fortifications

Le site d’Amélie-les-Bains (ou Els Banys d’Arles) est fréquenté depuis l’Antiquité romaine grâce au développement des soins thermaux. Depuis le haut-Moyen Âge, la ville est une dépendance de l’abbaye d’Arles. En 1240, une tour est construite sur une colline dominant le confluent du Tech et du Montdony, le Puig dels Banys. à l’origine simple tour de surveillance, elle est renforcée en 1303. Cet ouvrage médiéval est intégré au premier projet de fortifications du comte de Chamilly, proposé en 1670, suite à la rébellion des Argelets. Son objectif est alors de créer un refuge pour les soldats, de verrouiller la vallée du Tech et de protéger la plaine du Roussillon face aux troupes ennemies du Haut-Vallespir. Ces travaux sont financés grâce aux impôts payés par les habitants du Vallespir qui étaient entrés en révolte contre le roi de France en 1662 suite au rétablissement de la gabelle. En compensation de leur dette, ils sont aussi chargés de construire le fort.
L’ingénieur Saint-Hilaire remplace dès l’automne 1670 le comte de Chamilly. Il dessine de nouveaux plans, fait détruire la tour médiévale et assure le suivi du chantier.

Les interventions de Saint-Hilaire et Vauban

Fort-les-Bains est un fort à quatre bastions (du Roy, de Chamilly, du Dauphin, de la Reine). à l’intérieur, des casernes et le logement du commandant sont organisés sur un plan carré autour d’une citerne. Une chapelle, un corps de garde et une deuxième citerne complètent l’ensemble. La seule entrée est située du côté français entre le bastion de Chamilly et le bastion Dauphin. Les propositions d’agrandissement du fort sont refusées par Louis XIV jusqu’au début de l’année 1674, oů il accepte la création d’un chemin couvert. Cette même année, les Espagnols assiègent le fort alors que les travaux ne sont pas achevés. Le siège est levé rapidement mais entre 1674 et 1675, la destruction des fortifications est envisagée. Il faut attendre la venue de Vauban en 1679 pour que l’ouvrage soit préservé. L’ingénieur le juge utile pour la défense des Pyrénées et préconise quelques améliorations, sans pour autant en faire une place de première ligne.

Le fort du XVIIIe au XXe siècle

Depuis la Révolution française, la ville d’Els Banys d’Arles n’est plus sous la dépendance de l’abbaye d’Arles. En 1793, la garnison du fort se rend aux Espagnols, épuisée, manquant de vivres et de munitions après six semaines de siège. Le fort est occupé par l’armée jusqu’au XIXe siècle. En 1840, la ville prend son nom actuel en hommage à l’épouse de Louis-Philippe. En 1855, un hôpital militaire thermal est construit dans la commune. Classé au titre des Monuments historiques en 1909, le fort est mis en vente et racheté par des particuliers qui en font don en 1934 à l’association des Amis des blessés du poumon.

État actuel

Le fort appartient aujourd’hui à un groupe de tourisme thermal. Abandonné pendant de nombreuses années et victime de pillages, le site ne se visite pas, mais il est possible de s’en approcher lors de randonnées. Le plan relief du fort, construit en 1691, est conservé au Musée des Plans-Reliefs de Paris.

Fort-les-Bains

Fort-les-Bains
42° 28' 15" N, 2° 39' 52" E

Type
fort
Ingénieurs
Noël Bouton de Chamilly, Jacques de Borelly de Saint-Hilaire, Sébastien le Prestre de Vauban
Département
Pyrénées-Orientales
Région
Occitanie
Bibliographie
  • AYATS (A.), Les fortifications de Vauban. Découverte guidée en pays catalan, Canet, 2007.
  • FAUCHERRE (N.), La route des fortifications en Méditerranée, Paris, 2007.
  • WARMOES (I.), Le Musée des Plans-Reliefs, Paris, 1997, p.54.
  • Site internet du Ministère de la Défense, Chemin de mémoire : www.cheminsdememoire.gouv.fr
Fort-les-Bains, plan de 1693, dans Recueil des plans des environs de plusieurs places du Royaume faits en l’an 1693, [Paris], pl. 45, gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Vue aérienne du fort-les-Bains, GoogleEarth, 30/07/2010.